Breath of Love

Breath of Love

Le luxe de l'instant



A vrai dire à chaque fois que je commence d'écrire, j'écris sans ne rien savoir. Je pose tout mon corps sur la surface d'une chaise, je reconnais l'espace qui s'ouvre devant et sur les côtés de l'ouverture des yeux, j'entends le ronflement de l'ordinateur, les pas du voisins qui va du salon à la cuisine et de la cuisine au salon, et puis j'entends quand il ne fait plus rien.


Je voulais aller me coucher et puis mes doigts ont cherché le clavier pour que je retrouve ici à te faire parler. C'est comme une procession de chenille sur l'écorce de la peau : les mots.
A vrai dire, je ne sais pas pourquoi cela écrit et cela pense. Cela peut se taire, oui souvent cela se tait et aucune histoire ne vient. Même pas l'idée de ne pas avoir d'histoire. Quand l'absence de mot se pointe tu ne sais même pas que tu es là. Tu es le paradis lumineux assis sur la chaise qui presse tes os par le dessous. Dans cet instant l'image de la femme que j'aimais apparait, elle sent l'image qui te fait une sorte de mélancolie dans le ventre. Mais l'image s'en va, et tu écris, tu fais du moment une gymnastique ardente pour chaque articulation de la main gauche et de la main droite. Peut-être tu espérais un texte majestueux parlant de spiritualité ou d'éveil. Et je te parle comme tu me parles d'où tu es. Toi là bas et moi ici , ou peut-être toi ici et moi là-bas, alternativement ensemble et unis.


Je pense à la dernière fois ou je l'ai pris dans mes bras. Je sens sa peau respirer la nuit entière. J'écoute le battement de ses veines et de ses artères et le remous silencieux du sang de son corps. Bien sûr il fait noir, il y a cette obscurité que tout le monde connait pour en avoir débattue sans cesse. Oui, je suis là et je n'ai jamais quitté ce qui me permet de voir. Le monde entre s'en jamais ressortir, produit par ce corps que je ne connais pas vraiment, tantôt celui de la femme endormie, tantôt le tien qui me lis.


Oui, je voulais écrire quelque chose qui te rende la vie heureuse. Mais je préfère ne pas te mentir, juste te le dire comme on fume une cigarette à la tombée de la nuit un soir d'automne : tout est parfait depuis toujours.

 

Belle journée ange de Septembre 

John Sammut

 

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07/09/2015
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