Breath of Love

Breath of Love

Le dernier miracle

Toi l’archange du dernier miracle
Ce n’est plus au ciel que ton sourire marque les étoiles
Mais au centre de mon cœur
Là où les rivières brillent de leur regard unique

 

Au plus profond de la nuit, tu avais ce pas qui chevauchait la vallée
Des ondes douces et claires faisaient le silence
Je ne voyais mon visage que dans le songe d’une immensité silencieuse

 

Les hommes portaient leur os chacun sur la terre
Les bouches restaient closes même si les langues dansaient dans l’espace
On ne se parlait plus, on ne communiait pas, on se mariait pour rêver

 

Toi l’archange d’un soupir alors que partout règne la vie
Que se berce le sommeil des enfants tout contre leur coussin
Quand te retrouverais-je-toi qui murmurais l’univers à ma peau ?

 

(Elle restait immobile et parfois ses mains s’agitaient dans le vide – de sa personne je ne connaissais rien sinon la légende d’un bruissement que racontaient les feuillages anciens. Elle ne chantait plus. Toutes les fleurs de son corps avaient disparues dans les profondeurs de l’oubli.

 

Je l’avais nommée et je l’avais perdue. J’avais ouvert les pages du Livre. J’avais perdu connaissance dans le tourment de la magie des mots. Mon impatience avait gagné toutes mes perceptions. Plus aucune ne vivaient librement. Toutes se retrouvaient attachées à dieu. Toutes embrassaient la promesse de l’amour. Oui, je l’avais nommée et tout s’était transformé en pierres.

 

Toi l’archange d’un songe, avais tu voulu l’homme ? Quand la lumière inonda les ténèbres sur le sol rouge et qu’en sortit cet amas de chair qui parle, savais tu que nous dormirions siècle après siècle dans une éternité ?

 

Je suis là. Je t’écoute. Je te touche à travers chaque instant. J’offre à ton souffle la vérité nue de l’enfance. De nous deux, je ne sais pas qui est qui. Je n’ai pas appris à distinguer les choses comme tu le fais par habitude. Je sais juste que je n’ai pas besoin de nommer et de dire. L’homme à peur. Alors il s’accompagne de mots pour que se taise l’inévitable. Je me tiens devant toi et je soutiens les battements de ton cœur. Si avais moins peur, si tu laissais ces traces noires qui sont comme des cercles de feu dans ton esprit, nous serions en paix. Et toi et moi que tu prononces si imparfaitement, te ferait rire d’innocence et de jeunesse.

 

(Elle avait tant espéré, tant ouvert de portes. Elle avait mis dans son ventre le fruit sec de la dureté. La naissance ne viendrait pas de son souhait. Elle n’avait pas le nom de femme. Elle n’existait qu’en se glissant dans des robes que des yeux convoitaient. Les yeux dominaient tout sur le monde.

 

Toi qui es entrain de me lire. Viens. Il n’y aucun jour ou tu es né , aucun jour de mort. En perdant la ressemblance nous avons restitué au souffle de nos corps, leur amour premier.

 

Je posais délicatement le chant des oiseaux contre ma poitrine. Cela se changeait en une rivière de couleurs libres, cela confondait l’origine et la fin au plus profond du sommeil et de la veille. Tu étais là mon amour, bien entendu. Tu étais là. Toujours à côté mais jamais éblouissante de toi-même. La pièce se remplissait de conventions et de réciprocités maladroites. Parfois un bruit de cuillère venait s’entendre dans toute la pièce et se mettait à danser la saveur du présent. De l’amour du moment, ce n’était qu’un vœu. Un souhait de surface qui s’échappait sans cesse. Cela s’appelait s’aimer. Cela n’osait rien. Cela se cachait à nouveau dans les habitudes tenaces de soi.

 

Toi l’archange d’un midi et d’un soir, toi vapeur d’une constellation que les pauvres humains espèrent. Te souviens-tu de nous à notre âge d’or ? Te souviens-tu des gestes nuptiaux que nous dansions par le monde ? Dis moi, toi l’archange qui n’est ni un ange, ni un homme, qu’adviendra t il de cet œil bleu et rond ?

 

(Elle soupirait au fond de son cœur. C’était un de ces soupirs qui avait pris racine dans l’ancienne perte de la peau. C’était la respiration brusque d’un appel à la vie qu’on ne partageait plus depuis que la souffrance avait pris place au cœur des idées les plus ordinaires. Ce soupir venait s’échouer au bout des lèvres à peine ouvertes. Les os s’étaient rassemblés autour d’eux-mêmes. On était ivre d’une âme perdue. Elle avait accusé le monde de toute sa peine. C’était le double d’un miroir devant lequel on se glissait pour exister. On s’était inventé dans la solitude. On s’était pris au jeu d’être quelqu’un de bien. Il fallait éviter le danger de l’inattendu et du suspect. On s’était accroché à quelques mots pour sauver une vie entière de froideur.

 

La terre et son peuple humain. L’humanité avec sa joie, sa tristesse et sa colère. Nous ne savions plus ce qu’était le bonheur. Nous posions la question mais les réponses nous laissaient absents. Après tant d’efforts comment imaginer que tout n’était que le rêve d’un univers impersonnel et univoque. Le sens et le mouvement fabriquaient nos actions communes. On se donnait les leçons de nos échecs et de nos abondances. La terre portait un enfant qui l’abandonnait peu à peu.

 

La force du monde n’était pas dans entre mains. Cela relevait d’une évidence telle que toute la pensée humaine succombait au chaos. La négation de la pensée ne viendrait jamais de la pensée pensante. L’humain vouait sa volonté à la réussite, son amour à la quête. Dieu ne parlait qu’à l’absence de l’homme.

 

Toi l’archange de l’étincelle première, de notre rêve absolu d’être. Je te rêvais malgré moi, contre toute attente. Cela aurait été si simple de vivre ainsi : par la pouvoir d’une volonté mienne. Tes ailes sont la réunion de notre paradoxe mental.


Viens à ma peau, moi qui me sais en moi-même sans l’avoir inventé. Le vent courrait sur le blé d’aout. On percevait les feuilles jaunes d’automne défaire l’été resplendissant. Les greniers vides étaient dans l’attente de la moisson.

 

(Elle s’évanouissait à tout jamais. Chaque parole buttait contre un mur. Le labyrinthe des mots enlisait l’amour et la joie. Chaque lettre avait saigné sa chair à vif. Des larmes glissaient sur un visage marbré d’hier.

Je ne pouvais rien dire. Sinon répondre oui au dialogue de la raison qui martelait le parfum libre de l’être. Le jeu devenait une torture, et les baisers des fers rouges qui embrassaient la pièce. – Tu sais. Et ce savoir décime tout sur son passage.

 

Le bien ne connaitra jamais le cadeau d’amour. C’était devenu une enceinte infranchissable. A l’instant d’aimer, l’amertume résonnait dans le délabrement des mots. A part dire oui, à part me taire de cette vérité, j’acceptais le rôle d’être homme.

 

Belle journee ange des instants

Avec John Sammut

 

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25/08/2015
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